Professionnel BTP : pourquoi faut-il des vêtements de travail adaptés ?
Le secteur du BTP (bâtiment et travaux publics) est l’un des plus exigeants en matière de sécurité et de protection. Les professionnels de ce domaine sont constamment exposés à divers risques de blessures : chutes de hauteur ou de plain-pied, intoxications, brûlures, etc. L’environnement dangereux et imprévisible que représente un chantier de construction rend alors essentiel le port d’équipements appropriés pour les travailleurs du BTP. Parmi ceux-ci, il y a les vêtements de travail. Pourquoi faut-il porter des habits de travail appropriés en tant que professionnel de la construction ?
Les professionnels du BTP doivent porter les bons vêtements pour se protéger des blessures
Lorsqu’ils sont sur un chantier de construction ou de rénovation, les professionnels du BTP s’exposent à de nombreux risques qui peuvent nuire à leur santé physique. Parmi ceux-ci, on peut citer les coupures, les éraflures, les brûlures, les fractures ou les chutes. Il est alors important de porter les bons vêtements de travail qui protègent contre ces menaces.
Un vêtement de travail digne de ce nom doit être résistant et durable. Son porteur sera alors à l’abri des blessures. La matière en question ne doit pas risquer de se déchirer facilement. C’est pourquoi la grande majorité des vêtements professionnels pour hommes et pour femmes sont confectionnés avec des matériaux textiles de qualité. Il faut notamment privilégier le coton, le polyester, le nylon ou encore le kevlar.
De base, la bonne tenue de chantier pour un professionnel du BTP est composée d’un pantalon ou d’un short de travail, d’un t-shirt ou d’un polo, d’un gilet, d’une veste ou d’une combinaison. L’artisan choisira les vêtements adaptés selon la mission qu’il doit exécuter. Dans tous les cas, ces tenues professionnelles doivent être assez sécurisées pour se protéger des risques que nous venons de citer.
Cela dit, il faut aussi trouver le bon compromis entre la sécurité et le confort. À noter que le travailleur sera constamment amené à se déplacer partout sur le chantier et à effectuer des mouvements spécifiques. Ses vêtements doivent donc être assez confortables pour ne pas entraver sa mobilité. Ceux-ci doivent aussi être bien ajustés à sa taille pour éviter tout risque d’accrochage dans les machines de construction. Les habits amples causent en effet des accidents, parce qu’ils peuvent être pris dans les pièces en mouvement (scies circulaires, broyeurs, etc.).
Les vêtements ignifuges sont indispensables aux travailleurs de la construction
Le secteur du BTP requiert l’utilisation de matériaux inflammables comme le bois, le gaz et d’autres produits chimiques. Comme dans toutes industries, les risques d’incendie sur un chantier de construction ne sont alors pas inexistants.
Par exemple, les étincelles produites lors de la soudure d’une structure métallique peuvent brûler les éléments aux alentours, voire l’artisan lui-même. C’est pour cela que les vêtements de travail des professionnels du BTP doivent être ignifuges dans certaines situations. Si un malheur venait à se produire en plein travail, les agents présents sur les lieux seront protégés contre les brûlures et les blessures graves causées par le feu.
Concrètement, un vêtement ignifuge protège son porteur contre les flammes. De base, un tissu normal est inflammable, tandis que lorsqu’il est ignifuge ou ignifugé, il a des propriétés qui l’empêchent de prendre feu. Il faut toutefois comprendre la différence entre une matière ignifuge et une autre ignifugée lors du choix des vêtements professionnels.
Une matière ignifuge l’est naturellement. C’est-à-dire que le tissu est intrinsèquement résistant au feu. Au contraire, une matière ignifugée ne l’est qu’après un traitement qui disparaît généralement avec l’usure ou le lavage. Par conséquent, les vêtements d’un professionnel du BTP doivent être faits de matières ignifuges (modacryliques, aramides, etc.). En effet, ils sont habituellement sales à la fin d’une journée de travail et nécessitent un lavage régulier.
Il faut aussi veiller à choisir des vêtements ignifuges qui respectent les normes EN ISO 11611 et EN ISO 11612. Pour obtenir une certification pour ces dernières, les fabricants de combinaisons de travail doivent faire divers tests de résistance contre la chaleur, les étincelles et le contact avec le feu.
Bottes et casques de sécurité : des éléments importants de l’équipement de sécurité
Au-delà des vêtements, les professionnels du BTP doivent également porter des accessoires supplémentaires appelés EPI (équipements de protection individuelle). Ils servent à maximiser leur protection sur le chantier. On parle notamment des bottes, des gants, des lunettes et des casques de sécurité.
Les pieds, les mains et la tête sont en effet vulnérables, car les vêtements professionnels évoqués précédemment ne couvrent pas entièrement ces parties du corps. Les coupures par des outils pointus, les chutes d’objets lourds et les écrasements figurent parmi les risques de blessures au niveau de ces endroits. Il ne faut pas non plus oublier les masques pour empêcher l’inhalation de gaz toxiques ou d’air contaminé, occasionnant des lésions aux poumons.
Les bottes de sécurité servent principalement à protéger les pieds des impacts d’objets lourds et des produits chimiques. Ces accessoires doivent répondre aux normes EN 20345. Celles-ci garantissent la présence de certaines propriétés protectrices selon l’environnement de travail. Entre autres, les bottes d’un professionnel du BTP doivent donc être :
- dotées d’embouts protecteurs qui absorbent les chocs,
- résistantes aux perforations,
- antistatiques,
- antidérapantes,
- hydrofuges et imperméables,
- constituées d’isolants thermiques et électriques, etc.
En ce qui concerne les casques de sécurité, il faut respecter les normes EN 397, EN 14 052 et EN 50 365. Les exigences concernent la résistance des casques aux chocs, à l’inflammabilité, à l’électricité et à la pénétration. D’autres caractéristiques comme la présence d’une visière et d’une mentonnière sont aussi requises.
Quant aux gants de protection, il faut se référer aux normes EN 420, EN 388, EN 407, EN 511, EN 374 et EN 1082. Ces dernières englobent toutes les mesures de protection relatives à la sécurité des travailleurs du BTP (résistance aux chocs, aux coupures, aux brûlures, au froid, aux risques chimiques).
Les professionnels du BTP doivent toujours s’habiller en fonction des conditions météorologiques
Les éléments naturels et les conditions météorologiques peuvent également affecter la santé et la sécurité des professionnels du BTP. Par conséquent, les tenues qu’ils portent au travail doivent toujours être adaptées au temps qu’il fait.
Par temps chaud, il est recommandé de porter des vêtements légers et respirants pour éviter la surchauffe et la déshydratation. Se munir d’accessoires de protection solaire est aussi impératif en été. À savoir qu’une exposition excessive et inconsidérée aux rayons solaires entraîne de graves conséquences sur la santé des travailleurs. On peut notamment citer :
- les maux de tête,
- les coups de soleil,
- les lésions oculaires,
- la photosensibilisation (réaction allergique déclenchée par la lumière du soleil, entraînant des démangeaisons, des inflammations et des rougeurs),
- le vieillissement prématuré des tissus cutanés et sous-cutanés,
- le cancer de la peau.
L’hiver en revanche, les travailleurs doivent porter des vêtements chauds et imperméables pour se protéger du froid et de l’humidité. Maintenir la chaleur corporelle à un niveau normal est non seulement utile pour éviter de tomber malade, mais aussi pour ne pas perdre en productivité.
En effet, le froid cause des troubles graves sur la mobilité et la santé des artisans. On peut par exemple évoquer la perte de dextérité, l’engourdissement, les gelures. Il arrive que le froid puisse également causer une mauvaise circulation sanguine, un temps de réaction ralenti, voire de l’hypothermie.
En plus de l’environnement glacial, il y a plusieurs autres facteurs nuisibles à la progression des travaux durant les saisons froides (vent, pluie, brouillard, humidité…). De ce fait, il va sans dire que les EPI utilisés (chaussures, gants, casques, masques…) doivent apporter une protection efficace contre ces éléments.
La question du confort est cependant à considérer. Par exemple, si un individu juge qu’il se sent plus à l’aise au travail en portant un short durant l’hiver, il peut le porter tant que ce vêtement protège convenablement son intégrité physique. Cela dit, les avis sur ce sujet restent controversés, particulièrement dans le cadre d’un contrôle de l’inspection du travail.
La superposition de couches est essentielle pour s’habiller par temps froid
Comme nous l’avons évoqué précédemment, il est important pour les travailleurs du BTP de s’habiller convenablement par temps froid. Le but est d’éviter les risques de gelures, d’hypothermie et d’autres problèmes de santé. La méthode la plus efficace pour maintenir la chaleur corporelle sur le chantier est alors la superposition de couches.
La première couche, qui est en contact direct de la peau, doit être faite d’un tissu respirant et antitranspirant (laine mérinos, polyester ou autres). Son rôle est de garder la peau sèche et d’évacuer la transpiration causée par les activités physiques relatives aux travaux de BTP.
La deuxième couche, ou la couche intermédiaire, jouera le rôle d’isolant thermique (laine, polaire, duvet…). Celle-ci doit pouvoir garder l’air chaud à l’intérieur tout en ayant une grande capacité de ventilation. Quant à la troisième couche ou la couche externe, sa mission est de protéger le travailleur contre les éléments extérieurs comme la neige, le vent et la pluie. Elle doit absolument être étanche sinon les deux premières couches seront inutiles.
Pour compléter la méthode de superposition de couches, il faut aussi couvrir convenablement les extrémités du corps qui sont toutes aussi sensibles au froid. Cela permet par ailleurs de limiter les déperditions de chaleur au niveau de ces parties. Il faut alors penser à porter des accessoires adéquats, dont le bonnet pour la tête, l’écharpe pour le tour de cou, les gants pour les mains et les chaussettes pour les pieds.
Le port de couleurs vives rend plus visible pour les autres
Les dangers physiques ne surviennent pas uniquement à cause des aléas climatiques et des infrastructures présentes sur le chantier. Ils peuvent aussi être causés par la négligence des collaborateurs due à un manque de visibilité. C’est pour cette raison que le port de vêtements de couleurs vives est important pour les professionnels du BTP. Ces habits rendent les travailleurs plus visibles et diminuent les risques d’accident de travail.
Dans le secteur de la construction, les vêtements de travail, en particulier les gilets, doivent généralement avoir des couleurs vives comme le jaune, le rouge ou l’orange fluorescent. Ces teintes rendent les artisans facilement repérables par les autres collaborateurs, les conducteurs de véhicules et les piétons. Combiné à une finition qui réfléchit la lumière, l’effet fluorescent est surtout utile pour avoir une meilleure visibilité lorsqu’il faut travailler en période nocturne.
Que dit la loi française au sujet des équipements de sécurité ?
En France, la sécurité sur les chantiers du BTP est régie par plusieurs lois et règlements. Les employeurs et les employés doivent tous respecter ces exigences en matière de protection. En d’autres termes, le port de vêtements de travail adaptés et l’utilisation des EPI sont obligatoires. Parmi les textes qui régissent ces obligations, il y a notamment :
- L’article L230-2 du Code du travail : il stipule que les employeurs doivent mettre en place les mesures de sécurité nécessaires pour éviter les risques d’accident de travail et protéger la santé physique et mentale de tous leurs salariés.
- L’article R233-83-3 du Code du travail : il concerne le bon choix des équipements de protection individuelle selon les risques encourus sur le chantier ainsi que leur conformité aux différentes normes en vigueur.
- L’article R4225-1 du Code du travail : il régit la protection des employés contre les conditions atmosphériques comme la chaleur extrême en été et le froid glacial en hiver.
- L’article 16 de la Convention sur la sécurité et la santé des travailleurs en 1981 : adoptée par l’OIT (Organisation internationale du travail), cette convention ordonne aux employeurs de fournir des vêtements et des équipements de protection adaptés à leurs employés.
Bien évidemment, qui dit loi, dit aussi sanctions en cas de non-respect des réglementations. Si un salarié refuse délibérément de respecter les mesures de protection mises en place par son employeur, ce dernier se réserve le droit de le sanctionner selon la gravité de l’erreur.
Les punitions vont d’une mise à pied disciplinaire au licenciement pour faute grave, en passant par la rétrogradation et d’autres sanctions. L’employé qui ne respecte par le Code du travail et ses obligations de sécurisation risque, quant à lui, des amendes accompagnées d’une peine de prison.