Que choisir entre isolation intérieure et extérieure ?
Dans un logement mal isolé, environ 20 à 25 % des déperditions se produisent au niveau des murs. Avant d’entamer le remplacement du chauffage, il importe de corriger l’isolation de la maison pour réduire efficacement la consommation d’énergie. Pour isoler les murs, il y a deux grandes solutions possibles : l’isolation par l’intérieur (ITI) et l’isolation par l’extérieur (ITE). Ces deux méthodes ont chacune leurs avantages et leurs inconvénients. Mais alors, laquelle choisir ? Voici nos conseils pour choisir l’isolation idéale, celle qui est la plus adaptée à son projet.
Comprendre les différences entre isolation intérieure et extérieure
L’isolation thermique par l’intérieur est une opération qui consiste à placer un isolant du côté intérieur des murs. C’est une technique traditionnelle qui est encore très largement utilisée en France. Son principal atout, c’est qu’elle est assez facile et rapide à réaliser. L’isolant est en effet protégé des intempéries et ne nécessite donc pas d’opérations très complexes. Elle ne requiert pas de déclaration préalable auprès de la mairie, mais elle réduit toutefois la surface habitable. L’épaisseur minimale pour avoir une bonne isolation par l’ITI est en effet de 15 cm.
Comme son nom l’indique, l’isolation thermique par l’extérieur consiste à placer un isolant à l’extérieur de la maison. L’opération est bien plus complexe, car l’apparence du bâti se trouve modifiée. Une technique de pose bien précise est à utiliser pour protéger les couches d’isolant des intempéries. Cette technique n’est pas toujours choisie dans le cadre de la rénovation, mais elle reste préconisée dès que c’est possible. Par exemple, un propriétaire choisit de faire une ITE pour isoler efficacement ses murs par l’extérieur pendant une rénovation ou un ravalement de façade. Elle permet en effet d’atteindre une performance énergétique optimale.
Analyser les coûts et les avantages de l’isolation intérieure ou extérieure
Dans le choix de l’isolation, il faut bien sûr en étudier les coûts. Comme nous l’avons énoncé plus haut, un écart important existe entre le coût d’une ITI et d’une ITE. Pour l’isolation par l’intérieur, le coût est généralement accessible à tous les budgets. Il faut en effet compter autour de 75 €/m² pour l’isolation proprement dite. Attention toutefois, car elle peut engendrer des frais annexes, notamment si le propriétaire souhaite en profiter pour refaire la cuisine ou la salle de bain, par exemple. Avec un budget réduit, il est possible de refaire l’isolation d’une seule pièce et d’attendre avant d’en faire une autre, ainsi de suite. Les dépenses peuvent ainsi être étalées sur plusieurs mois, selon les possibilités financières du foyer.
En général, elle associe le mur de la maison à une contre-cloison ou un complexe de doublage collé. Ce dernier peut aussi être posé sur ossature. Cette technique permet aussi de donner un air neuf à son intérieur. Différents types de finitions sont possibles pour valoriser la propriété.
Au contraire, l’isolation par l’extérieur nécessite un investissement plus important. Son coût moyen oscille autour de 150 €/m². Les travaux sont plus complexes, mais le bâti va profiter d’une remise à neuf. Bien sûr, les dépenses dépendent de plusieurs facteurs, comme :
- le type de façade et le type de finition choisie (bardage ou enduit…),
- la surface des façades,
- le type d’isolant utilisé,
- l’épaisseur de l’isolant.
Même si l’ITE est plus coûteuse, elle apporte plus de performance et elle a l’avantage de ne pas réduire la surface habitable du logement.
Il faut noter que dans les deux cas, les travaux d’isolation peuvent toujours être éligibles aux aides. Bien sûr, l’une des conditions pour en profiter, c’est de recourir aux services d’un professionnel certifié RGE ou Reconnu Garant de l’Environnement. De plus, il faut viser une résistance thermique de 3,7 m²/K/W au moins.
Évaluer la faisabilité d’une mise à niveau des bâtiments existants en matière d’isolation
Pour se décider, il ne faut pas hésiter à faire appel à un professionnel pour évaluer la faisabilité du projet. L’expert va faire une étude sur la faisabilité de l’ITI et de l’ITE, en étudiant entre autres :
- les spécificités techniques du logement et notamment des murs,
- les avantages et inconvénients de chaque méthode,
- les risques et contraintes éventuels.
L’expertise permet aussi de déterminer si le type d’isolation envisagé est techniquement réalisable, sans grandes difficultés.
Ensuite, l’évaluation de la faisabilité de la mise à niveau du bâtiment par l’ITI ou l’ITE permet aussi de déterminer si les ressources dont le client dispose permettent de la réaliser. Le professionnel est généralement en mesure d’accompagner ses clients dans les démarches à entamer pour obtenir un maximum d’aides pour financer les travaux d’isolation. Pour bénéficier des aides financières, il faut trouver l’isolant et la technique qui permettront d’atteindre la résistance thermique de 3,7 m²/K/W.
L’idéal pour rentabiliser un maximum son investissement, c’est de profiter d’une meilleure isolation tout en valorisant sa propriété. C’est la raison pour laquelle l’ITE doit être priorisée dès que possible. Elle permet en effet de travailler l’esthétique du bâtiment en corrigeant tous les défauts et problèmes sur la façade, comme les fissures, les moisissures, l’infiltration d’eau, etc. De plus, elle a l’avantage de ne pas affecter la surface habitable, un élément important qui affecte directement le prix du bien à la vente.
Après son diagnostic, le professionnel va déterminer le type d’isolation thermique extérieure le plus adapté. En général, l’ITE peut s’effectuer sous bardage ou sous enduit. L’isolation extérieure sous bardage est idéale pour les maisons qui ont besoin d’un ravalement de façade. C’est le cas pour les logements dont les façades sont abîmées ou qui ont des problèmes d’infiltration d’eau, par exemple.
L’isolation thermique extérieure sous enduit est parfaite dans certaines régions où les maisons sont exposées aux intempéries. Le diagnostic va déterminer la technique de pose adéquate : pose calée chevillée, pose collée ou fixation mécanique par profilés.
Prendre en compte l’impact environnemental des différents types d’isolation
L’isolation du logement est une opération qui permet d’accroître sa performance énergétique et donc de le rendre plus respectueux de l’environnement. Mais il est important de comprendre que chaque matériau isolant a ses propres spécificités. Certains d’entre eux peuvent avoir un impact important sur l’environnement. Bien entendu, cela dépend du type de matériau utilisé et de ses compositions.
Il est à noter que tous les matériaux isolants ont une Fiche de Déclarations Environnementales et Sanitaires (FDE&S). Dans cette dernière, on retrouve les indicateurs d’impacts environnementaux pour chaque matériau. En général, l’estimation du bilan d’un isolant est réalisée dès le moment où les matières premières utiles pour sa fabrication sont extraites. On suit ensuite le cycle de vie du matériau, incluant sa fabrication, son transport, son utilisation (installation…), sa durée de vie et ce qui se passe quand il arrive en fin de vie (recyclage, déchets…).
En général, les professionnels ont toutes les clés pour conseiller leurs clients sur ce point. Ils peuvent aider à définir les isolants les plus écologiques. Les plus utilisés sont la laine de verre et la laine de roche, pourtant, ce ne sont pas les matériaux les plus écologiques. C’est le cas de la laine de chanvre, de la ouate de cellulose et des fibres de bois qui offrent une performance identique tout en étant plus respectueuses de l’environnement.
Bien sûr, pour une maison encore plus écologique, il faut envisager des solutions complémentaires. L’installation de panneaux solaires ou encore le changement de la chaudière sont des solutions efficaces pour réduire la consommation énergétique du bâtiment.
Évaluer les économies d’énergie qui peuvent être réalisées avec l’un ou l’autre type d’isolation
L’isolation est une opération qui a un principal avantage : elle permet de faire des économies d’énergie. Ainsi, il est essentiel de mesurer le gain (même approximativement) ou les économies d’énergie que chaque solution permet d’avoir.
Généralement, l’isolation des murs par l’extérieur permet d’avoir de meilleures performances énergétiques par rapport à l’ITI. Elle permet en effet d’éliminer tous les phénomènes de pont thermique, ce qui la rend bien plus efficace. De plus, l’ITE permet de préserver l’inertie des murs et de les protéger plus efficacement contre les aléas climatiques. Les économies de chauffage réalisées sont bien plus importantes, ce qui permet de rentabiliser les travaux plus vite. Dans le cadre de l’ITE, la réduction des déperditions de chaleur tourne autour de 20 à 25 %.
Par contre, dans le cadre de l’ITI, l’économie d’énergie réalisée est autour de 15 %. Bien sûr, ce gain est quand même significatif, selon les spécificités du logement. Dans un logement moderne, avec des équipements écologiques (chauffage, bonne isolation au niveau de la toiture, plancher bien isolé…), l’ITI peut être suffisante pour avoir une performance énergétique optimale.
Enfin, il faut noter qu’il est très important de considérer les zones qui peuvent constituer des ponts thermiques. Le professionnel va les étudier pour définir la solution idéale, entre l’ITI et l’ITE. Parmi les éléments qui provoquent le plus les pertes thermiques, il y a les conduits de chauffage, les éléments architecturaux comme les baies vitrées, le passage des fils électriques, la bordure des fenêtres, la tuyauterie, les jonctions… Il faut ainsi envisager le type d’isolation qui permettra d’atteindre une performance énergétique optimale une fois ces ponts thermiques éliminés.